L’étude a porté sur 200 veaux de 7 types raciaux différents issus d’un troupeau de 850 vaches laitières. Les mises-bas ont eu lieu soit sur aire paillée collective (82 %) soit en logettes creuses (17 %). La répartition des veaux dans les deux lots (lot teinture d’iode à 4 % et lot REPIDERMA®) s’est faite du 02/12/2019 au 29/02/2020 au rythme de 1 semaine sur 2 (semaine 1 lot teinture d’iode, semaine 2 lots REPIDERMA®, et ainsi de suite). Un pre-mier relevé a été fait des réactions douloureuses à la palpation de l’ombilic 7 jours puis 14 jours après la naissance. En parallèle, un examen de l’état général en cas de réaction douloureuse à la palpation 7 jours puis 14 jours après la naissance est réalisé. Enfin, un relevé des moments d’application des traitements par rapport à l’arrivée en niches individuelles est effectué.
Déterminer l’efficacité du traitement
L’analyse statistique vise à établir l’efficacité du traitement par la mesure de l’incidence des réactions douloureuses à la palpa-tion des ombilics des veaux 7 jours puis 14 jours après la nais-sance dans les deux lots. Dans le cas de variables quantitatives la moyenne et l’écart-type sont présentés (par groupe). Les moyennes ont été comparées à l’aide des tests de Student ou de Mann-Whitney et pour les variables qualitatives un test du Chi2 ou de Fisher a été réalisé. On a considéré la normalité de la distribution de la variable et l’homoscédasticité des variantes. Les calculs sont effectués à l’aide des logiciels RStudio (version 3.5.1 (2018-07-02)) et BiostaTGV. Le seuil de significativité re-tenu est de 0,05 (5 %).
Moins de réactions douloureuses pour le lot Repiderma®
À l’inclusion la répartition entre les deux lots ainsi que la ré-partition entre les différents types raciaux sont homogènes (test d’homogénéité du Chi2). Le lot REPIDERMA® ne présente pas plus de réactions douloureuses à la palpation des ombi-lics que le lot teinture d’iode à 7 jours d’âge (3 % vs 3 %, p=1) et à 14 jours d’âge (0 % vs 4 %, p=0,12). Indépendamment du type de traitement, les animaux ont significativement plus de chance de ne pas présenter de réaction douloureuse à la palpation de l’ombilic à 7 jours d’âge lorsque le traitement est effectué après leur arrivée en niche individuelle (inter-valle moyen traitement-arrivée en niche : 115 min, écart-type : 127 min) plutôt qu’au moment même de leur arrivée (p=0,05).
Discussions
Notre étude confirme qu’un traitement préventif des omphalites par aérosolisation d’une solution à base de chélates de cuivre et de zinc n’augmente pas, dans les conditions de l’étude, le risque d’infection ombilicale comparativement à un traitement par trempage à base de teinture d’iode à 4 %. Enfin l’étude a permis de mettre en évidence que le risque de contracter une omphalite est significativement plus élevé lorsque les ombilics sont traités au même moment que l’arrivée des veaux en niche individuelle plutôt qu’après, et ce, quel que soit le traitement utilisé. Il est probable que la concomitance des manipulations de déplacement des veaux et de traitement des ombilics augmente le risque infectieux par défaut d’hygiène. Il semble préférable de dissocier les deux opérations.
Conclusion
Ces données soulignent qu’un traitement préventif des ombilics des veaux à la naissance par aérosolisation d’une solution à base de chélates de cuivre et de zinc (REPIDERMA®) permet d’obtenir les mêmes performances qu’un trempage à la teinture d’iode à 4 %. Cependant, quel que soit le traitement utilisé, l’hygiène lors de l’application reste primordiale.
