Repiderma-nombril

Christian ENGEL - Dr vétérinaire

vendredi 4 décembre 2020

Le "gros nombril", 3ème maladie la plus fréquente chez le veau

L'omphalite, encore appelée "gros nombril", se caractérise par une inflammation de la zone ombilicale et par une douleur à la palpation avec présence d’un abcès ou de vestiges ombilicaux indurés.

Lors de la mise-bas, le nombril constitue une région particulièrement exposée aux contaminations par des bactéries de l’environnement. Il s’agit donc d’une porte d’entrée majeure pour les germes qui seront alors à même de coloniser d’autres tissus favorisant ainsi le développement d’autres maladies (diarrhées, troubles pulmonaires, arthrites…) et induisant des retards de croissance importants.

100 g de GMQ en moins par mois

Il s’agit de la troisième maladie la plus fréquente chez les veaux, après les gastroentérites néonatales et les infections respiratoires et sa prévalence varie, selon les études, entre 5 et 15 %. Les gros nombrils impacteraient également la croissance et la performance future des animaux : une étude* a montré que les veaux atteints d’omphalites sont susceptibles de perdre 100 g de GMQ dans les 3 premiers mois de vie. Cela peut impacter l’âge au 1er vêlage et les performances futures puisqu’une autre étude** a permis de montrer qu’un gain de GMQ de 100 g avant sevrage induit une augmentation de la production laitière en 1ère lactation de 155 kg.

Hygiène préventive et soin

Pour prévenir cette affection, les mesures d’hygiène sont primordiales et doivent en priorité se concentrer sur 2 aspects : l’hygiène du local de mise-bas et le soin du nombril. Cependant l’hygiène préventive des nombrils reste encore trop peu pratiquée dans les élevages. Une enquête menée par GDS Bretagne*** montrait ainsi que cette pratique n’était réalisée que dans une petite moitié des élevages mais qu’elle avait une réelle incidence sur la diminution de la prévalence de la maladie (désinfection systématique dans 57 % des élevages avec moins de 5 % de veaux atteints et dans 31 % des élevages avec plus de 25 % de veaux atteints).

Nous avons alors souhaité, au travers de cette étude, d’une part souligner l’intérêt d’une hygiène préventive systématique des nombrils à la naissance. D’autre part démontrer qu’il était possible de faciliter la réalisation de cette opération grâce à l’application de l’aérosol REPIDERMA®.

Nous avons donc choisi de comparer l’efficacité de deux méthodes au sein d’un troupeau de vaches laitières : trempage dans une solution d’iode à 4 % versus aérosolisation d’une solution à base de chélates de cuivre et de zinc (REPIDERMA®). Les données soulignent qu’un traitement préventif des ombilics des veaux à la naissance par aérosolisation de REPIDERMA® (à base de chélates de cuivre et de zinc) permet d’obtenir les mêmes performances qu’un trempage à la teinture d’iode à 4 %. Cependant, quel que soit le traitement utilisé, l’hygiène lors de l’application reste primordiale.

* Virtala et al, 1996. The effect of calfhood disease on growth of female dairy calves during the first 3 month of life in New York State

** Soberon et Van Amburgh, 2013. The effect of nutrient intake from milk or milk replacer preweaned dairy calves on lactation milk yield as adults : a meta-analysis of current data

***Source : Le Clainche, 2013. Etude du logement des veaux laitiers de la naissance au sevrage. Journée Bovine Morbihannaise.

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