mouche ciblée

jeudi 22 juin 2023

Bien se préparer à la saison des mouches

Les élevages sont des milieux propices à la prolifération des mouches. Toutefois, des solutions efficaces existent autant en curatif qu’en préventif. Quelle que soit la méthode retenue, il est indispensable de réfléchir à un protocole de lutte.

La situation

En élevage,

  • les déjections des animaux,
  • la chaleur à l’intérieur des bâtiments ainsi que
  • l’humidité

favorisent l’installation de populations de mouches. Cette espèce envahissante génère différentes nuisances qui peuvent rapidement prendre de l’ampleur. Une véritable gestion est alors nécessaire, des solutions efficaces existent, aussi bien en curatif qu’en préventif, démarche à privilégier pour réduire les nuisances et les coûts.


Anticiper plutôt que subir

La vie d’une mouche dure en moyenne un mois selon un cycle biologique qui se déroule en 4 stades (œuf, larve, pupe, adulte). Comme pour beaucoup d’insectes, cette durée varie fortement avec la température et l’humidité. Ces deux paramètres, lorsqu’ils sont favorables (ce qui est souvent le cas en élevage de volailles/de porcs), rendent la matière organique des déjections accumulées, un milieu de vie propice aux larves.

 

 

Des températures favorisant l’infestation

D’années en années, les premières chaleurs arrivent de plus en plus tôt. En 2020, la température moyenne en mars était de 13,3°C. Elle est passée à 13,7°C en 2021 puis à 14,5°C en 2022. Ces températures permettent déjà les premières infestations. En effet, le cycle biologique s’accélère dès les premières chaleurs et décroît avec les fortes températures. En pleine saison, en 7 à 10 jours, une nouvelle génération peut donc déjà être en place. Les premières infestations peuvent donc survenir très tôt dans l’année. Parfois les mouches restent même présentes toute l’année, notamment dans l’élevage où la température reste élevée pour les animaux. Il est donc conseillé de ne pas attendre de constater la nuisance des mouches adultes pour mettre en place une lutte adaptée : cette dernière sera alors plus efficace et moins onéreuse.

Cycle de vie de la mouche domestique selon la température

Lutte chimique, naturelle ou biologique

Trois approches de lutte raisonnée sont envisageables :

  • l’application de produits de synthèse chimique (méthode historique),
  • l’emploi de produits naturels ou dérivés de solutions naturelles et
  • les agents de contrôle biologiques (arthropodes naturellement parasites ou prédateurs des larves et des œufs qui ne représentent pas de danger pour la biodiversité).

Les 3 gammes permettent de répondre à la demande de maîtrise, mais les produits alternatifs sont plutôt utilisés en préventif, tandis que les solutions chimiques sont plus performantes en curatif.

L’avantage des solutions chimiques est de garantir un résultat visible y compris en phase aiguë d’infestation. Il est tout à fait possible de mixer les méthodes, pour optimiser la lutte et accroître les chances de réussite, on parle alors de lutte intégrée. Néanmoins la chronologie d’application est importante pour réduire l’usage du tout chimique. On peut démarrer par un traitement utilisable en agriculture biologique ou conventionnel utilisé en curatif pour réaliser un bon point 0. En revanche, une lutte par biocontrôle/lutte biologique effectuée en début de saison ne sera pas compatible avec un traitement UAB ou conventionnel par la suite au risque d’en altérer l’efficacité


gammes espèces envahissantes

Adopter le bon protocole

Un protocole de lutte est indispensable, quelle que soit la méthode choisie. Il a pour objectif de mettre en place une action optimisée et adaptée à la situation de l’élevage. Sa réussite réside dans la rigueur du suivi du protocole. Comme pour toutes les espèces envahissantes, en général les résultats de son action ne sont pas visibles avant la première semaine.

Les protocoles préventifs s’utilisent en amont de l’infestation et visent à l’empêcher/la contenir tandis que les protocoles curatifs s’utilisent en infestation pour résoudre la problématique. Plusieurs indices permettent de mesurer le niveau d’infestation. La présence de larves dans les zones humides ou les déjections présentes sur les surfaces, ainsi que la présence d’adultes dans l’ambiance et au niveau des outils de monitoring (seaux attractifs, rubans englués, etc.). En fonction du niveau d’infestation évalué, il conviendra d’adapter le protocole.

 

Agir en préventif pour moins de curatif

L’évolution des pratiques de lutte contre les espèces invasives des porcs, dont les mouches, s’inscrit dans la démarche globale de la transition écologique. En matière de lutte insecticide, elle réside dans la capacité des éleveurs à introduire des solutions alternatives aux techniques et aux produits chimiques conventionnels. Le principal frein est souvent le coût de traitement. Aujourd’hui, des fournisseurs avancent qu’il est possible d’abaisser le coût des alternatives, en réalisant correctement la démarche préventive. Autrement dit, opter pour des solutions plus "vertes", c’est choisir d’agir en préventif, avec rigueur et constance, pour réduire les coûts de traitements curatifs.

cycle mouche

Partager cet article

Twitter FacebookPartager sur linkedIn