Truies-calmes

vendredi 26 mai 2023

Les solutions contre les infections urinaires chez la truie

Avec l’arrêt des antibiotiques en préventif, de plus en plus d’éleveurs se sont tournés vers des solutions alternatives pour prévenir les infections urinaires.

Quelles solutions en préventif ?

Les résultats sont satisfaisants car depuis 40 ans, la prévalence d’urines positives nitrites à l’entrée en maternité aurait baissé de 17,6% à 11,4% (3). Ces solutions alternatives consistent à :

  • Limiter les facteurs de risques

​En production porcine, il y a trois principaux facteurs de risques des cystites sur lesquels on peut facilement agir.

Le premier est le sous-abreuvement. Le respect de la réglementation actuelle, avec un accès permanent à l’eau à tous les stades et un nombre suffisant de points d’abreuvement quand les animaux sont en groupe, permet de limiter ce facteur. A contrario, un surabreuvement est également à risque. Il faut également veiller à une bonne qualité chimique et bactériologique de votre eau.

Deuxième facteur de risque : une mauvaise hygiène environnementale. Il faut bien faire attention à avoir à tous les stades un sol propre et sec.

Enfin, le dernier facteur est la sédentarité. Une truie qui se lève plusieurs fois dans la journée et se déplace a une meilleure vidange de la vessie. La mise en groupe des truies en gestante et le développement des cases maternité liberté ont permis d’augmenter le niveau d’activité des truies. Il faut donc rester vigilants par rapport aux troubles locomoteurs qui eux, au contraire, limitent l’activité des truies. Ces troubles peuvent faire l’objet d’audits spécifiques.

 

  • Acidifier les urines

Si vous êtes attentifs à la qualité bactériologique de votre eau, alors vous le savez : les bactéries pathogènes n’aiment pas les pH acides ! On peut donc agir au niveau des urines comme on le fait au niveau de l’eau en les acidifiant avec de l’ACIDOTRUIE® par exemple. Le graphique 1 présente les résultats d’une étude de 2018 portant sur 50 truies dont la moitié avait reçu de l’ACIDOTRUIE® pendant 7 jours et l’autre moitié n’avait rien reçu. Chez les témoins, le pH urinaire est resté stable alors que chez les truies ayant reçu de l’ACIDOTRUIE®, il a diminué significativement. À noter que le calcium et le magnésium contenus dans l’ACIDOTRUIE® sont bénéfiques pour les contractions utérines. Il est donc intéressant de l’utiliser autour de la mise bas (75 g/truie/ jour de l’entrée en maternité jusqu’à 2 jours après mise bas).

 

  • Utiliser des plantes diurétiques et antibactériennes

Certaines plantes ont des propriétés diurétiques, c’est-à-dire qu’elles vont augmenter le volume des urines et donc favoriser l’élimination mécanique des pathogènes. Parmi ces plantes, certaines ont même des activités naturellement antiseptiques/antibactériennes. C’est le cas des plantes contenues dans le FYTOPEE® qui est à distribuer de 7 à 10  jours en bloc gestante (15 g/truie/ jour). En effet, tout diurétique a pour propriété de faire "un appel d’eau" au niveau de la vessie. Il est donc important de ne pas l’utiliser autour de la mise bas pour éviter de couper le démarrage en lait. À noter que le FYTOPEE® peut être incorporé directement dans votre aliment en usine (à raison de 5 kg/T) et qu’il est utilisable en agriculture biologique.

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Contrôler les infections urinaires dans mon élevage

S’il n’y a pas de problème particulier dans l’élevage, on peut faire un contrôle urinaire sur une trentaine de truies tous les 6 mois afin de faire un état des lieux régulier. En revanche, dans un élevage où les problèmes de métrite ou cystite sont réguliers, on analysera chaque bande afin de détecter les problèmes précocement. L’idéal est de faire ce contrôle en maternité avant mise bas mais ce n’est pas toujours facile, il convient alors d’en récupérer également en verraterie (en dehors de la semaine d’IA) ou en gestante pour essayer d’avoir un maximum d’urines quel que soit le stade physiologique. Dans tous les cas, il faut prévoir le contrôle le matin, avant un repas, lorsque toutes les truies se lèvent afin de récolter le maximum d’urines et les premières urines du matin. Il faut récupérer de l’urine dans un flacon de prélèvement stérile et penser à bien identifier les prélèvements afin de savoir quelle truie a des problèmes. Ensuite, on utilise une bandelette urinaire que l’on trempe dans l’urine. Ce trempage doit être rapide lorsqu’il y a plusieurs plages pour éviter que les colorants sur chaque plage ne se mélangent.

 

Seuil : 15 % de truies à problème

 

Dans un premier temps, on observe la qualité de l’urine : transparente ou trouble. Puis on compare les couleurs obtenues sur la bandelette avec l’échelle colorimétrique associée. La plage la plus intéressante pour les truies est la plage NITRITES. Ces nitrites sont produits par des bactéries du tractus urinaire, donc la présence de nitrites est synonyme de prolifération bactérienne. Attention toutefois, la présence de bactéries peut être sous-estimée : certaines truies peuvent avoir un test négatif aux nitrites malgré une infection urinaire comme cela a été démontré dans certaines études (1). À l’issue de ces observations, on s'inquiétera à partir d’un seuil de 15 % de truies à problème, c’est-à-dire troubles et/ ou avec des nitrites. En cas de dépassement de ce seuil, un plan d’action sera à mettre en place avec votre vétérinaire traitant.

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Conclusion

Les ITU sont importantes à maîtriser de par leurs impacts sanitaires et zootechniques. Une maîtrise des facteurs de risque et l’utilisation de certains produits diététiques apportent en général satisfaction, il convient toutefois d’être vigilant et d’effectuer régulièrement des contrôles.

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