Truies-calmes

vendredi 26 mai 2023

Prévenir et identifier les infections urinaires chez la truie

Depuis près de 40 ans, les infections du tractus urinaire (ITU) des truies sont régulièrement contrôlées du fait de leur importance sur la santé et la productivité des truies. Quelle est la prévalence actuelle de ces infections en France ? Comment faire le point sur ce sujet dans son élevage et surtout comment prévenir ces infections en se passant d’antibiotiques ?

Qu’est-ce qu’une infection urinaire ?

Une infection urinaire, ou cystite, se produit lorsque des bactéries pénètrent dans l'urètre et dans la vessie, entraînant alors une inflammation et une infection. Chez la truie, les symptômes sont plus ou moins discrets : mictions fréquentes, douleur abdominale, difficultés au lever, constipation ou écoulements. Dans le cas d’écoulements purulents il est souvent difficile de déterminer si l’origine est génitale ou urinaire du fait de la proximité entre ces orifices (Schéma 1). Toutefois, les conséquences d’une cystite peuvent être plus insidieuses avec un impact négatif sur la reproduction (nombre de sevrés par portée, l’ISO et l’ISSF (1,2)) et une augmentation du risque de réforme ou de mortalité. La plupart des infections urinaires sont dites "ascendantes", c’est-à-dire que les bactéries proviennent de l’extérieur de la vessie dans laquelle elles pénètrent. Elles peuvent ensuite également remonter jusqu’aux reins et y provoquer une néphrite

schéma truie

Les 3 mécanismes de défense

L’intégrité du tractus urinaire repose sur trois mécanismes qui assurent sa défense.

  • D’abord, les défenses bactériennes locales : on trouve en effet au niveau de la sphère uro-génitale une flore bactérienne non pathogène dont la présence inhibe la prolifération des bactéries pathogènes.
  • Ensuite, la vidange de la vessie est une action mécanique de la miction qui permet le lavage de l’urètre (canal qui évacue l’urine de la vessie).
  • Enfin, les sphincters de la vessie jouent le rôle de valves et bloquent le passage des bactéries.

Quelle situation actuellement en France ?

Dans une étude récente (3) portant sur 1220 truies dans 29  élevages, les urines ont été prélevées à différentes périodes du cycle de reproduction et ont été évaluées par rapport à deux critères : turbidité et test nitrite. Un test nitrite positif est indicateur de la présence de bactéries. Une urine était considérée comme "suspecte" d’infection si elle était trouble, si le test nitrite était positif ou les deux. Tous stades et parités confondus, 10  % des urines étaient positives au test nitrite, 22  % étaient troubles et 8 % étaient à la fois positives au test nitrite et troubles. Le tableau 1 présente la prévalence des urines "suspectes" selon le paramètre choisi en fonction du stade et du rang de portée. Il en ressort que le stade physiologique et le rang ont un impact très significatif sur la prévalence des urines positives au test nitrite, qui est plus élevée chez les truies de rang supérieur ou égal à 5, et chez les truies en lactation. La prévalence de 11 % d’urines positives au test nitrite en gestante et à l’entrée en maternité est cohérente avec celle obtenue dans d’autres études (1,4).

Évolution du pH urinaire en fonction de l'utilisation d'ACIDOTRUIE®

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