probiotique

Emma CANTALOUBE Dr vétérinaire

jeudi 10 octobre 2019

COVILITE®, Une flore de barrière aux multiples utilisations

Dans le contexte actuel de diminution du recours aux antibiotiques, il est nécessaire de développer des solutions alternatives. L’utilisation de flores de barrière, véritable "lutte biologique entre bactéries" en est une.

COVILITE® est composé de deux populations de bactéries (Bacillus licheniformis et Bacillus subtilis) qui constituent ensemble ce que l’on appelle une "flore bactérienne environnementale de barrière". Cela signifie que par leur présence dans l’environnement elles vont "faire barrière" à la prolifération d’autres bactéries jugées plus néfastes.
En production porcine, ces flores de barrière ont un intérêt pour toutes les pathologies qui peuvent être en lien avec l’environnement des animaux : épidermite exsudative, nécroses d’oreilles, arthrites et diarrhées en maternité…
Dans cet article nous vous présentons les résultats obtenus dans un élevage sur 13 bandes consécutives (687 truies : 314 truies avant l’utilisation de COVILITE® [lot dit "sans COVILITE®"] et 373 avec utilisation du COVILITE® [lot dit "avec COVILITE®"], soit un total de 10 544 porcelets nés vivants et 8 908 sevrés).

Contexte de l'élevage

Les problématiques de l’élevage étaient essentiellement la présence de nombreux porcelets à arthrite en maternité et en post-sevrage ainsi que de la nécrose d’oreille en PS/Engraissement. Malgré une très bonne hygiène des soins en maternité, les arthrites sous la mère étaient récurrentes, imposant des traitements injectables à l’amoxicilline à tous les porcelets.

Protocole mis en place

Maternité
  1. Désinfection et séchage de la salle de maternité.
  2. Solubilisation préalable du COVILITE® dans de l’eau tiède (25-30 °C) à raison de 50 g pour 1 L d’eau pour 10 cases + 1 g thiosulfate de sodium (si eau chlorée) et attendre une heure pour bien revivifier les bactéries. NB : ne pas utiliser de l’eau traitée avec du peroxyde ou issue d’électrolyse en solution saline.
  3. Dilution de cette solution de 1 L dans la quantité nécessaire d’eau pour la maternité, donc addition de 4 L d’eau pour obtenir les 5 L nécessaires pour 10 cases.
  4. Pulvérisation de l’intérieur des cases désinfectées et sèches : sols, barreaux des cases, cloisons intermédiaires.
  5. 2nde pulvérisation sur les truies après l’entrée en maternité.
Post sevrage + engraissement
  1. Désinfection et séchage des salles.
  2. Préparation de la solution (idem maternité).
  3. Pulvérisation des cases désinfectées et sèches.
  4. Pas de pulvérisation sur les porcelets en PS mais 2nde pulvérisation sur les porcs en engraissement après leur arrivée.

Résultats

graphique1-covilite

La proportion d’arthrites a significativement baissé en maternité et en PS (Figures 1 et 2). Il faut noter que pour évaluer l’efficacité du COVILITE®, les porcelets n’ont pas
reçu d’injection d’amoxicilline au moment des soins comme c’était le cas des porcelets "sans COVILITE®".

En post-sevrage, nous avons pu observer une forte diminution de la proportion des nécroses d’oreilles (nombre et étendue des lésions) : voir Figure 3. L’éleveur a également constaté une nette diminution du nombre de lésions à l’arrivée des charcutiers, consécutif à la réduction des nécroses d’oreille en PS.

graphiques2-3-covilite

Conclusion

Dans cet élevage le COVILITE® a permis une réduction de la proportion des arthrites en maternité et PS avec en plus l’arrêt de l’injection d’amoxicilline. L’application du COVILITE® assure plus de tranquillité pour l’éleveur et les animaux : moins de manipulations, moins de produits et moins de douleurs articulaires et cutanées pour les porcelets. Concernant les nécroses d’oreilles, le problème n’a pas totalement disparu mais il y a beaucoup moins d’animaux touchés et moins sévèrement qu’auparavant.
Dans cet article nous avons mis en lumière l’efficacité des flores de barrière sur les arthrites et les nécroses d’oreilles. Il est à noter qu’elles sont également très efficaces pour prévenir les phénomènes d’épidermite exsudative.

Partager cet article

Twitter FacebookPartager sur linkedIn